Conversation entre dames [PV Romilly, Anna et Marianne]

Il faisait beau aujourd’hui. Cela aurait été un temps parfait pour sortir. Aller en ville, faire quelques achats, ou même simplement s’arrêter dans un parc et lire. Dans le calme. Oui, en temps normal, cela aurait certainement était dans les projets d’Angélique, mais voilà, le calme en ville serait assez difficile à trouver. D’autant plus que se balader en ville ou n’importe où ailleurs risquait de s’avérer dangereux. On ne savait guère sur qui l’on pouvait tomber. Et pour changer d’habitude, ce n’était plus les voleurs à la tire, ou les égorgeurs de l’ombre que l’on craignait, mais bel et bien les malades. Car voilà que la peste avait élu domicile à Paris. Quelle déveine…

Angélique se souvenait lorsque les premières rumeurs de peste étaient parvenues à la cour. Personnes ne le prenait vraiment au sérieux. Un malade parmi les gueux, cela n’avait rien d’étonnant ou d’inquiétant. Il y avait tant d’autres maladies aussi, comme la tuberculose, la syphilis. Des maladies que les gens connaissaient. Mais la peste. C’était d’une certaine façon quelque chose de très différent. C’était rare, dangereux et contagieux.

Certains n’avaient pas attendus. Dès les premières rumeurs, les plus méfiants, ou prévoyants s’en était allé. Ils avaient été bien avisés, car ils étaient partis avant que la quarantaine ne soit instaurée. On pouvait dire d’eux ce que l’on voulait maintenant, qu’ils avaient été peureux ou même lâche, le fait est qu’eux, étaient à l’abri loin de Paris. Alors que d’autres comme Angélique étaient toujours là et allé le rester un moment.

Angélique limitait ses sorties pour plus de sécurité. Elle restait chez elle, envoyée ses serviteurs faire ses courses et évitait les contacts avec ceux venant de l’extérieur. A peine un de ses serviteurs avait il le nez coulant qu’elle le renvoyait chez lui se reposer. Peut-être un peu exagéré, mais Angélique préférait être prudente. Quitte à devoir faire son lit elle-même quelques jours. Mais voilà rester enfermé chez soi finit par être pesant. Aussi Angélique était-elle sortit.

Elle marchait à présent dans les couloirs du palais à la recherche de compagnie. Hors il fallait l’avouer, le palais était bien calme. Plus calme que d’habitude. Certains des habitués avaient pu quitter Paris avant la quarantaine et d’autre sans doute restaient chez eux. Voilà qui était ennuyant. Angélique ne souhaitant pas être venue pour rien se dirigea vers un des salons où elle avait l’habitude de se rendre pour converser avec des dames de la cours.

Arrivant près du salon, elle eut le plaisir de voir la porte entrouverte, entrant, elle fut plus ravie encore de voir qu’elle n’y serait pas seule.

« Mesdames. » salua t’elle. « Puis-je me joindre à vous ? »