Scenario : Paris en quarantaine...

La terreur plane sur Paris depuis quelques temps. De nombreux cadavres flottent dans la Seine, pâles et grimaçants, et l'odeur de la mort se faufile même sous les parfums coûteux des Dames de la haute société, comme un fantôme aux doigts glacés qui prend tout le monde à la gorge.
Quelques Courtisanes déjà ont disparu, mais le faste du Salon de la maquerelle attire autant de monde qu'auparavant: personne ne les regrette puisqu'une dizaine de remplaçantes se présentent pour une de partie. Les hommes viennent là se débarrasser de la peur gluante que la période troublée leur inspire, espérant se rappeler qu'ils sont en vie sous les jupons des femmes.
Dans les faubourgs de la ville, certaines maisons ont déjà leur porte marquée d'une croix de chaux. Blanche. Des brasiers près de fosses communes brûlent toutes les nuits désormais. Parfois même le jour. Chez les plus riches, de graves messieurs habillés de noir entrent et ressortent en secouant la tête d'un air défaitiste. L'épidémie n'épargne personne.

La Peste a atteint Paris. La Peste vient prendre ce qui lui revient dans toutes les classes de la société. La Peste... ou une Punition Divine? Ou encore un empoisonnement massif? De nombreux prophètes annoncent dans les rues la fin du monde. Les prêtres parlent de la volonté de Dieu de purifier la capitale du Royaume de France. Et les rumeurs de la Cour affirment, elles, qu'un sombre inconnu au grand manteau a apporté la maladie volontairement.
Antidotes, médecines, et parfums s'entremêlent pour tenter inutilement d'arrêter les décès.
Les nobles ne font guère preuve de solidarité: c'est chacun pour soi, et celui qui peut partir le fait rapidement... Jusqu'à ce que la quarantaine soit décrêtée.
Dans les bas fonds, on s'organise mieux: des hôpitaux de fortunes ( des mouroirs?) sont préparés, des gitans et vas-nus-pieds tentent mille remèdes, et la main-d'oeuvre aide à assainir les quartiers... Et surtout, face au rumeurs, certains cherchent la véritable cause de la maladie.

La Destinée marche au gré des conversations et des ombres dans les rues de Paris.