Madrigal

Ses possessions, dans son sac en bandoulière

Quelques piécettes économisées en vue d’un retour vers les rives du Danube. Mais ce voyage devient de plus en plus hypothétique.

Une bourse de cuir, remplie d’herbes médicinales, reçue d’Esméralda, destinées à soigner sa toux douloureuse et envahissante.

Un bonnet usé, emprisonnant désormais les boucles brunes d’Esméralda.

Un cahier de poésie, à la couverture grise, aux pages rognées par le temps, dans lequel il recopie soigneusement sa prose et ses rimes.

La reine maquerelle

Le Grand Salon s’allume
Lorsque le jour s’éteint.
Froufrous, dentelles et plumes
Habillent les catins.

Autour des yeux, un trait de khôl …
Au fond des verres, deux traits d’alcool …

Recoins discrets et sombres, que trois bougies neuves s’efforcent en vain d’éclairer de leur lueur vacillante.

Coussins colorés, harmonieusement disposés sur les canapés de velours moelleux, à l’abri de lourdes tentures qui, bientôt, dissimuleront les premières étreintes et les mains impatientes s’aventurant sous les affriolants corsages.

Bougies encore, par dizaines cette fois, plantées dans les chandeliers de bronze aux bras multiples, illuminant un comptoir taillé dans un bois exotique, envahi de flacons délicats et multicolores.

Et la reine maquerelle,
Madone de satin pourpre,
Dont le visage s’empourpre
De fierté et de plaisir
En admirant ses belles
Dans son temple du désir.

Romilly

Oui,
Le poète à trois sous n'en a que deux en poche,
Il n'a ni armoiries, ni nom à particules,
Ses rivières de diamants ... des ruisseaux sous la roche,
Le lys de son blason ... un champ de campanules.
Mais sachez, oui sachez, charmante archiduchesse,
Que la noblesse du cœur est la seule richesse.

Esmé,

Troublante beauté de Bohème,
Je n'ai hélas aucun diadème
Pour coiffer ton front mignonnet.
Je n'ai pour toi que mes sonnets,
Je n'ai pour toi que mes poèmes,
Mais tu peux garder mon bonnet.

Légère

Légère comme un sac de plumes,
Légère comme un voile de brume,
Comme ce joli papillon volage
Qui saute de nuage en nuage.
Légère comme ce tendre murmure,
Qui apaise et qui rassure.

Journal intime

Avec Esméralda :

L’aventure commence à l’abri des vieux murs( Amphithéâtre )
Murs, mûres et murmures ( Quais de Seine )

Avec Kalika :

Nostalgie et rencontres ( Opprobre du peuple )

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