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 Prunelle (Cecilie de Haidlberg)

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Prunelle

Prunelle



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MessageSujet: Prunelle (Cecilie de Haidlberg)   Prunelle (Cecilie de Haidlberg) EmptyVen 26 Juin - 4:24

  • Nom : Haidlberg
  • Prénom(s) : Cecilie Cornelia Ulrike
  • Sobriquet : Prunelle

  • Âge : 19 ans
  • Origine : Allemande
  • Rang : Noble
  • Profession : Aucune (~ Voyante)
  • Parti : Royaliste


    Physique



  • Yeux : Cendre claire aveugle
  • Cheveux : Noir lisse
  • Taille/Poids : ~ 1m60 / 40 kg

  • Description physique : Certaines maladies – et aussi longues qu'elles touchent l'âme – ont ce caractère bilieux qui rend plus beaux les êtres qu'elles affligent. Cette langueur froide qui transparaît à travers la peau, comme si celle ci disparaissait déjà. Comme si le corps tout entier cédait à l'esprit, s'ouvrant prématurément au ciel. On pourrait dire que c'est l'attrait des anges. Et Prunelle avait cette distance là. Un vent sauvage soufflait sur ses pas. Et ses cheveux comme son âme étaient si sombres, qu'il aurait fallu plus de sa vie pour rattraper le peu de lumière que feu ses yeux avaient saisi. Cela faisait maintenant plusieurs années que la couleur s'était perdue, au détour d'une toile jusque là joyeuse.
    On la savait fébrile, d'une légère nature. Elle ne pouvait qu'avec prudence sortir le jour. D'une grande délicatesse au soleil et à tout ce qui excite les coeurs trop faibles. Elle perdit vite l'usage de la vue. Au fond, cela ne fut pas un si grand mal, car les yeux sont vite émus de peu de chose.
    Pour Prunelle, cependant, cela rompit le peu de lien qu'elle entretenait avec le monde. Dès lors, elle ne ressentit plus rien. En dépit des années, son visage était resté celui d'une enfant. Les traits encore surpris de ne rien voir. D'une finesse évanescente. Moins d'un ange que d'un fantôme.

  • Particularités : Cicatrices de saignées sur l'intérieur des avant-bras.

  • Signe distinctif : Teint diaphane, souvent voilée en société.


    Mental



  • Qualités : De son enfance alitée, elle put recevoir l'enseignement d'illustres précepteurs, et par un ennui qui se changea en habitude, elle développa un certain goût pour le savoir.
    A l'étude de la scolastique et aux grandes questions théologiques, elle parvint à disposer d'une pensée critique, qui manifestait sans ambages un esprit habile et curieux. Sa cécité naissante la retira néanmoins de toute réflexion pratique. Elle comprit vite qu'aucune réponse ne pourrait lui être apportée, sa raison se perdant à la mesure de l'ombre. Et le sens commun la rejetant, les lectures qu'on lui faisait se changèrent en un amas inconséquent d'une réalité qui, désormais, lui serait à jamais étrangère.

  • Défauts : La déshérence la conduit à une contemplation lasse d'un monde fermé sur lui-même. Les couleurs se sont enfuies comme les valeurs. Et l'amour de son prochain n'est plus porté que par la fatigue d'avoir été.

  • Goûts, intérêts, passions : Elle aimait l'Art et le bruit du matin qui se lève, elle voyait tout par delà sa fenêtre, et la pluie aussi qui s'abattait. On lui apprit à peindre, et à aimer la musique. A chanter aussi. Ce frisson qui lui reste et qu'on n'a su ravir.

  • Particularités : Elle cherche sans se l'avouer encore un sens à sa vie. A provoquer et à garder les instants qui brûlent sous la peau comme la foudre, et qu'on entend crier dans la tempête. Difficilement. Elle se réveille souvent au nadir, le corps tremblant et la tête bruyante d'un vacarme invisible. Des phrases se détachent. Le discernement succinct d'une parcelle du réel. Cela la terrifie. Elle pense devenir folle. Mais au lendemain de telles crises, c'est comme si elle anticipait tous les événements de la journée...

  • Signe Distinctif : Bien qu'elle se rappelle de tout ce qu'elle apprit, elle en vient à oublier les choses les plus élémentaires. Son esprit souffre de plus en plus de la maladie, jusqu'à en perdre parfois la conscience d'elle-même. Curieusement, lors de ces moments là, elle se sent d'une allégresse emportée, et si tout revient très vite, elle garde souvenir de ses absences. Parallèlement, une plus profonde amnésie s'empare d'elle progressivement. C'est la raison qui a motivé sa famille pour son voyage à Paris et la rumeur de certains traitements. Aujourd'hui, elle a besoin de ses domestiques pour lui rappeler ses origines et son véritable nom.


    Historique



  • Famille :

    Fille unique, baronne de Haidlberg et du Saint-Empire. Prunelle ne s'est jamais préoccupée des affres de son temps, aussi, la portée de son sang se limite, pour elle, aux prélèvements que les médecins lui firent.

  • Enfance :

    Après deux fausses couches, et August emporté par une rougeole à six mois, sa mère se rependit en grâce de voir Cecilie dépasser sa première année. Nonobstant, la petite couvrait déjà les signes d'un plus profond mal être ; elle ne se nourrissait qu'à peine, pleurait sans cesse, et ne s'accommodait guère de ce qui pourtant comblait les autres enfants. « Son âme peine à se réveiller du songe maternel », rassurait le médecin, face à l'inquiétude grandissante des parents. Il prédiqua la patience, quand ces derniers se fâchèrent qu'après deux ans encore Cecilie ne dise mot.
    D'une humeur lymphatique, elle était difficile, comme si malaisée d'être venue au monde. Si elle ne pleurait pas, elle dormait, et chaque cure qu'on lui adressait ne semblait que raviver d'avantage son chagrin. Le jour l'accablait de fatigue, et sa peau trop pale ne le supportait. Le moindre vent lui donnait la fièvre, et aux fenêtres closes, l'air lourd l'empêchait de respirer.
    Qu'importe, elle continuait à être aimée. Et c'est au printemps de sa troisième année, qu'elle sortit de son sommeil puéril. Elle devint une enfant adorable, bien que toujours d'une excessive fragilité. On fit venir vainement tous les meilleurs médecins des différents Duchés. Ces derniers se confondirent à mesure que les saisons passèrent. On se résigna alors à son enfance prostrée, libre dans l'étude, et dans l'exercice des Arts, où elle semblait grandir.

    Derrière les grandes vitres de sa fenêtre, elle observait défiler la vie qui s'étalait à perte. Elle imaginait tous les jeux auxquels elle ne pourrait pas jouer. Et sans s'en blâmer, elle s'amusait pour deux. Elle découvrit le contentement de la mollesse tranquille, dans la volupté d'un coeur léger qui savait tirer plaisir de la naissance d'une fleur, ou de l'harmonie naturelle d'une nuit d'été. L'indulgente faveur de l'imagination et de son échappée belle, qui couvrait la privation de mille bienfaits. A dix ans, se portant depuis quelques temps mieux, le crédit des médecins acheva de convaincre sa mère de la faire sortir un peu du domaine. Cecilie connut ainsi les paysages sauvages du Neckar, et la diversité de la ville.
    Le berceau dans lequel elle dressait sa tête haute se renversa d'un coup, découvrant ses alentours et toute leur richesse. De cette période, il ne reste que le souvenir d'instants vifs, de premières rencontres sur des places baignées de chère lumière, de décors étrangers aux fastueuses couleurs, de jardins couronnés d'arbres et de pollen, d'étendues jaunes qui répondaient au soleil, dans un concert de piaillement et de bourdon d'abeilles.
    Aussi, de ces allers et retours d'une santé arbitraire, de cet homme trop jeune qui la prit dans ses bras, et de ce garçon trop vieux pour qui son coeur a battu une première fois...Mais rien n'est si beau qu'on puisse s'y reposer.

  • Adolescence :

    Aux abords de sa treizième année, son état empira brusquement. Elle perdit peu à peu la vue lors de violents accès de fièvres, qui l'obligèrent à garder le lit de nombreuses semaines. Plusieurs fois, sa mère craignit que ce fût fini. Et en l'absence cette saison de son mari, le mal de sa fille revanchard et encore plus terrible la jeta elle-même dans une affection morbide. Un matin, alors que tout symptôme avait disparu, la jeune Cecilie resta pourtant dans les ténèbres.
    Effondrement. La douleur alors enfouie sous le derme se déchira complètement. D'une noirceur qui ouvra la voie d'une autre. Comme si en entrant, elle avait rappelé une béance, qui criait et criait encore tout au fond d'elle. Partout. Ce n'était plus qu'une nuit vierge, sans étoiles, sans lueurs qui venaient contraster l'ébène, non. Taches sombres, encore plus sombres, brûlure dans la poitrine. Envie profonde de vomir, de se vider entièrement de larmes qui ne coulent plus, de s'extirper de ce qui fait toute la douleur. Non.
    Cecilie était déjà allongée, mais s'écroula encore.
    Les médecins tinrent leur habituel mutisme. Rien n'y fit. Cecilie retourna dans la chambre qu'elle n'aurait dû quitter. L'âme épuisée, et le corps lâche, à se repaître des mêmes vieux mots, qu'on lui lisait presque en silence, comme des missels. Elle assistait spectre à sa propre veillée, en rêve, elle était comme morte.
    Plus tard, elle réapprit telle une enfant les anciens gestes, sans goût, velléitaire, résignée à cet entre-deux qui lui servira de taudis. Et de bonne guise, à errer dans l'ombre, et à y revenir, ne regrettant que l'instant fugace d'avoir été frappée d'un éclairci.

    Et il ne fallait pas que cela s'arrête ainsi ; sa mémoire, depuis deux ans, périclite. Ce qui n'était que phases est devenu pérenne. On la retrouve parfois égarée dans les jardins, pleurant car la nuit est déjà tombée, et sans savoir où elle se trouve. Quelques minutes plus tard, elle reprend ses esprits, gênée par orgueil, et confuse. Curieusement, elle se rappelle de ses tristes intermèdes.
    Il y a plusieurs mois, certains détails ont commencé à lui échapper complètement. De la simple existence d'un parent éloigné jusqu'à maintenant son propre nom.

    Le bruit de certaines guérisons inattendues à Paris s'étant entendu dans les cercles de médecine par delà de la frontière, on conseilla d'y conduire Cecilie. Cela fait deux mois.

  • Jusqu'à nos jours :

    Le cou renfrogné dans ses épaules maigres. Cambre son dos en lame, escrime l'échine qui brûle aux frottement du cuir, sa peau entière s'arc-boute, ses pieds fléchissent. Ce n'est plus qu'une onde.
    L'autre, d'une grande main gantée la saisit pleine gorge. « On dit que tu chantes mieux ». Le ventre voûte sert plus fort, enferme, scrute la chair autre, transgresse. Ses yeux creusent le soir. A la nuit, Prunelle à l'âme muette, le corps perdu dans la volée. Les vents aussi sont solitaires. Les couleurs se sont déversées pêle-mêle, noir sur gris. Et taches lumineuses de la céleste absence. Figures brouillards dans des paysages mobiles. Mouvement critique de la matière. La pensée s'est figée dans l'air sec, juste sur l'orbite. Les canaux sont ouverts.

    C'est un jeu d'enfants cruel, il lui vole sa poupée. Prunelle ne dit rien. La distance, elle la connaît. Gabin est une brute, le front lourd plein de suie. Il lui attrape vivement la cuisse. Noir sur blanc. Rose. Rouge. Jean prend sa bouche. Ses lèvres fines disparaissent, son visage entier. Elle étouffe. Gabin jubile, ça l'excite. Il y va derechef. Son visage tuméfié s'essouffle. Les deux. On dirait deux grosses prunes. Violacés, avinés déjà rouquins. Prunelle ne sent rien, bien sur.

    Ils jouissent. Ils rient. Au fond, ils aimeraient restés avec elle, mais ils le savent. « Je pars de la cour demain, je ne serai pas là la semaine prochaine », dit l'un. Il sera quand même là. Elle le revoit déjà. Même scène. Prunelle ne dit rien, inerte. Silence. Jean tendrement dépose un baiser sur son front. « Tu ne prends aucun plaisir avec nous, n'est-ce pas ? » Silence. La silhouette de Gabin bringueballant disparaît à la porte, il la suit, se retourne une dernière fois. Prunelle ne réagit pas. « Catin».

    Le clocher la réveille. Elle saisit la paume ornée d'une longue canne, se lève langoureusement, et avec la pointe de celle ci saisit habilement un brocart qui traînait sur le cabinet. Elle s'essuie le visage avec, puis après une brève toilette, s'habille.
    Sa maison est d'une belle ampleur, mais elle la trouve petite. Tout s'articule autour du salon dont elle se sert de chambre. Il n'y a jamais de visite de toute façon, à part quelques badauds et certains cousins que les domestiques prennent soin de congédier. Elle n'attend plus rien. Cela fait deux mois qu'elle est ici. Elle imagine ce qui doit être vrai. Comment s'est-elle retrouvée dans cette cour aux miracles ? L'ironie du sort, miraculée, elle l'est déjà. Ici on l'appelle Prunelle. C'est inconvenant pour son rang, mais elle oublie tout cela, elle ne retient que Prunelle, parait-il qu'elle porte bien.
    « Vos invités sont partis ? » demande doucement Mirka, une des trois attachés qui l'a accompagnée jusqu'à Paris. Prunelle acquiesce. Elle ne se souvient plus de ses traits. Mirka doit être âgée - sa voix claire l'assiste depuis longtemps -, mais pas tant, à pouvoir encore la porter quand elle chancelle. Sa canne retombe négligemment par terre. Prunelle s'assoit. Les mains de la vieille effleurent son front. Elle s'apprête à dire quelque chose, puis se ravise. Le bruit de ses pas s'étouffe dans l'embrasure de la porte. Prunelle ne s'amuse plus à deviner ce qu'elle peut penser. D'un geste tendu, elle essaie de ramasser sa canne. Elle n'y parvient pas.



  • Objectifs et possibles évolutions : Il lui est possible de subir certains traitements, plus ou moins efficaces. Se révéler voyante (extra-lucide), et tout ce qui peut aller avec. Devenir folle, idem. Potentiellement disposée à tout ce qui peut arriver ici-bas.


    Hors Jeu



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MessageSujet: Re: Prunelle (Cecilie de Haidlberg)   Prunelle (Cecilie de Haidlberg) EmptySam 27 Juin - 10:59

Ta fiche est validée, bon jeu Prunelle ^^
(Bon sang que j'ai du mal avec ton avatar, j'ai l'impression que la fleur est autre chose qu'une fleur. Razz )
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MessageSujet: Re: Prunelle (Cecilie de Haidlberg)   Prunelle (Cecilie de Haidlberg) EmptySam 27 Juin - 16:57

*sourit*
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MessageSujet: Re: Prunelle (Cecilie de Haidlberg)   Prunelle (Cecilie de Haidlberg) Empty

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