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 Satine

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Satine

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MessageSujet: Satine   Satine EmptyLun 21 Déc - 18:38

Identité


Nom : Celui que l’on porte quand on n’a ni père ni mère. Quand personne ne nous recueille vraiment, ne nous reconnaît. Celui des enfants abandonnés.

Prénom
: Tant et aucun à la fois. Tous ceux que l’on voudra bien lui donner, pour lui laisser une chance d’exister. Mais l’un d’eux est-il réellement le sien ? Et quand tous vous en donne un différent, comment savoir si c’est à vous que l’on s’adresse ou non ?

Sobriquet : Satine. Un surnom qu’elle se donnera finalement, criant ainsi à son monde environnant, soit à peine une dizaine de personnes, son existence.

Age : 21 ans
Origine : La seule qu’on lui connaisse hélas, consiste en une planche sur laquelle on l’aurait retrouvé une nuit d’été. .
Rang : Gitane
Profession : Saltimbanque, Danseuse
Parti : Bohême ou Royaliste ? Et bien, il semblerait que Satine penche plus pour le côté Bohême. « Pourquoi ? » lui demanderiez-vous ? Elle vous répondrait sans nul doute « parce que personne ne décidera jamais pour moi. »


Physique



Yeux : Deux grands yeux sombres protégés par de longs cils noirs, aux paupières finement maquillées, analysant les moindres lieux, le moindre objet, la moindre personne, sur lesquels ils se posent. Deux grands yeux brillants de curiosité et ne demandant qu’à s’émerveiller de la vie, ici, à la cour des miracles. Un regard presque naïf, innocent mais parfois songeur, un regard qui n’est que façade.
Car quand elle danse, quand elle dévoile son art et met tout son talent au service de ces regards observateurs, critiques, voilà que le sien devient passionné, pétillant de fierté et de malice. Car elle sait comment les surprendre ces petits spectateurs. Et en quelques secondes à peine, les flammes viennent se refléter dans ses grands yeux noirs, les parsemant d’étincelles. Un contraste saisissant que ses volutes flamboyantes dévorant ses prunelles ténébreuses. Mais rassurez-vous donc, ce n’est qu’une illusion, une mise en scène, car… un tel regard, c’est impossible. Non ?

Cheveux : Satine a pour habitude de porter une coiffure haute, dégageant sa nuque et permettant surtout de protéger sa tignasse, dans un souci de sécurité professionnelle. Sécurité professionnelle oui. Car depuis un incident fort fâcheux, un incident ayant malheureusement mis le feu à sa longue chevelure, elle avait décidé de ne plus jamais les libérer. Oh ! Pourtant cela avait était du plus bel effet ! Imaginez un peu une adolescente aux courbes à peine formées, dansant au milieu de sa « famille », s’enorgueillant de ces regards posés sur elle, lisant dans ceux-ci un début de fierté, de reconnaissance. Mais voilà, il avait fallut que l’une de ses longues mèches bouclés ne viennent s’enrouler autour de l’un de ses bâtons enflammée, et que le feu ne se répandent à toute sa chevelure ! Une crinière flamboyante dégageant une odeur de cochon grillé. Elle n’avait due son salut qu’à la réactivité d’une diseuse de bonne aventure, l’attrapant pour lui plonger la tète dans un baquet d’eau, glacé en plus ! Voilà pourquoi depuis ce jour, sa chevelure avait perdu de sa superbe, mais au moins, en avait-elle encore une, celle-ci ayant repoussé de façon lisse et plus sombre.


Taille/Poids : Satine mesure entre 1m68, et 1m 74, selon qu’elle se tienne sur la pointe des orteils ou non. Car oui, il est difficile de connaître réellement sa taille, quand elle se dresse sur ses pieds pour observer ce qui se passe par dessus des épaules, ou lorsqu’elle évolue sur la place, sautant, s’abaissant, et se déhanchant. Pourquoi faut-il toujours que les saltimbanques soient mobiles ?! Et il y a bien une autre chose difficile à déterminer, son poids. Si vous lui demandez, elle vous dira entre 53 et 58 kilos, selon la date et la qualité de ses derniers repas.

Description physique : « Et dire que tu pourrais mieux utiliser ton corps » Une phrase, un reproche qu’elle aura trop souvent entendu. Est-ce parce qu’on a un visage de poupée et un corps moins ingrat que les autres, qu’il faut s’exhiber à tous les coins de rue et accepter qu’on le salisse ? Certes, elle a un visage fin, une peau blanche et lisse. Et alors ?! Oui son corps de jeune femme n’est pas déplaisant mais est-ce une raison pour le louer à un bas prix ?! Oh, mais elle se dévoile lors de ses représentations direz-vous. Oui, mais une partie seulement. Celle qu’elle a choisit, celle qu’elle ose, mais parce qu’elle ne se considère pas comme l’objet du spectacle, elle préfère se rendre discrète derrière une tenue d’un noir délavé par les lavages, les frottages, les rinçages. Une tenue consistant en une longue jupe évasée, s’élevant dans les airs à la moindre cabriole, une jupe dont les pans se soulèvent au grès de ses pas et de ses mouvements. Et pour protéger et cacher sa jeune poitrine ? Un simple haut de cette même couleur feignant être un noir profond, alors qu’il s’agirait plutôt d’un noir recouvert d’une brume grisâtre. Un haut dont les manches sont arrachées, oh oui volontairement, laissant apercevoir la peau blanche de ses bras et de ses épaules alors que le col légèrement relevé vient chatouiller son cou gracile, autour duquel repose jalousement un foulard noir de qualité.
Ainsi, quand vous l’observerez en pleine action, en pleine démonstration, vous ne verrez qu’une femme à la peau blanche, portant une tenue servant plus à la camoufler qu’à la mettre en valeur, coiffée d’un chignon ou d’une queue de cheval, une danseuse dégageant tant de force et d’assurance, se jouant des flammes rongeant ses bâtons ou ses rubans, cédant modestement la place à ce feu qu’elle fait naître, et qu’elle s’efforce de maitriser, pour le plus grand plaisir des spectateurs.

Particularités : Si la plupart des saltimbanques se produisent sur les lieux de rencontres aux heures de fortes affluences, Satine elle, préfère attendre que la journée ne soit déjà bien avancée pour se mettre en avant. Une erreur de débutante direz-vous ? Peut-être, mais elle a ses raisons. Car quoi de mieux pour apprécier le spectacle qu’elle offre qu’un décor sombre, qu’une nuit presque tombée. Des flammes ne sont-elles pas plus envoutantes et inquiétantes dans le noir ?

Signe distinctif : Une brulure à l’intérieur du poignet droit, qu’elle explique par un « c’est par l’erreur qu’on apprend, et par l’entrainement qu’on progresse » et qu’elle cache souvent grâce à de nombreux bracelets de perles noires.


Mental


Qualités : S’il y a bien une qualité dont dispose Satine, c’est la persévérance ! Car malgré toutes les critiques, toutes ces paroles blessantes, tous ces échecs, elle n’a jamais renoncé à son rêve. Et elle n’y renoncera jamais, refusant de résoudre à néant toutes ces longues années de travail et de souffrance. Et croyez bien qu’elle sera prête à tout pour obtenir ce qu’elle veut.

Défauts : La susceptibilité. Osez donc faire la moindre remarque désobligeante à la gitane, et vous découvrirez rapidement un caractère de feu caché derrière les manières douces de la belle. Car Satine sait ce qu’elle vaut, et sait ce qu’elle n’est pas. D’ailleurs, évitez de l’appeler de la sorte, car au fond d’elle-même, Satine ne se considère pas comme ces gens. Oh oui, elle est persuadée de valoir bien mieux…

Gouts, intérêts, passions :
S’il y a bien une chose qui ronge l’esprit de Satine, c’est bien cette fascination extrême pour le feu. Pourquoi ferait-elle ce qu’elle fait sinon ? Non, ce n’est pas pour rien que déjà petite, elle accourait au moment d’allumer les flambées, s’accroupissant le plus près possible des bûches qui allaient prendre feu en quelques secondes malgré les longues minutes d’attente, de manipulation de ces briquets à amadou.

Particularités : Choisissez bien votre moment pour aborder Satine, si du moins vous en avez l’envie et le courage, car la saltimbanque semble être assez lunatique. Que se soit quelques minutes avant ou après une représentation, rien ne comptera plus pour elle que son numéro. Va-t-elle réussir ce tour ? Ne devrait-elle pas effectuer de roulades au lieu d’une ? Pourquoi n’avait-elle pas réussi à rattraper le ruban dans les temps ? Tant que question qui trotteront dans sa caboche et qui rendra votre présence…incongrue. Mais si vous la croisez la journée, ou en pleine nuit, alors là, pas de soucis, vous aurez bien pour compagnie une jeune femme pleine d’énergie et d’humour… du moins pas en apparence.


Historique


Enfance : Quel genre d’enfance peut-on avoir quand on a ni père ni mère ? Quand personne ne vous donne de nom, quand pas même un regard affectueux n’est posé sur vous...vous qui n’êtes qu’un nourrisson de quelques jours. Une chose sans défense, un petit être innocent qui dérive sur la Loire, négligemment posé sur une large planche de bois. Même Moïse avait eu mieux, lui au moins avait eu droit à un panier pour dériver sagement sur le Nil. Lui, on avait voulu le protéger. Et moi, cette enfant tout juste née, on avait surement voulu s’en débarrasser.
Mais c’était sans prévoir les cris que je poussais, pleurant de tout mon petit être délaissé. Et voilà que la planche sur laquelle je dérivais s’échoua contre la berge. Combien de temps a-t-il fallut avec qu’une femme aux mains sales et rêches ne me récupère, et ne m’ausculte dans les plus moindres détails ? ! En tout cas, je devais être dans un état de propreté et de santé assez satisfaisant pour que la gitane daigne me prendre avec elle. Car, aujourd’hui, la connaissant, elle n’aurait pas hésité à me replonger dans le fleuve, sans aucune pitié. A quoi bon nourrir une bouche de plus si on n’est pas sure de son avenir, surtout quand ces temps, la faim et la misère régnaient en maître.

Ainsi donc je fus recueillie par une petite troupe de Gitans, allant de villes en villes à la recherche d’un peu d’argent et de nourriture. Mais l’enfant que j’étais grandit sans amour maternel, et encore moins paternel. Je n’étais qu’un objet trouvé, qu’on avait adopté comme on recueille un chien égaré. Quoiqu’un chien se serait surement rendu plus utile que moi les premières années de mon existence. Et un chien aurait évidemment été plus indépendant, alors que moi, j’étais à la totale merci de ces gens, ne pouvant que pleurer pour réclamer un peu de lait et d’attention. Une attention que je n’avais que bien trop rarement. Du moins, jusqu’à ce que je survive à assez d’hiver rigoureux pour qu’enfin on se rende compte de ma présence, et de mon désir de vivre parmi eux.


Aillevin, Minus, Moucheron, Petite, Gamine, Fluette et bien d’autres noms me furent donnés. Autant qu’il y avait de membres dans la troupe en fait car chacun m’appelait à sa façon. Dormant presque rarement deux soirs de suite dans la même couche, sur la même paillasse, j’étais à la fois la propriété de tous et d’aucun d’entre eux. Ballotée de bras en bras, de ville en ville, de misère en pauvreté, je compris petit à petit que ma place n’était pas parmi eux. Pourquoi n’avais-je pas le droit aux mêmes soins que les autres enfants ? Je trouvais cela injuste, je ne comprenais pas, qu’avais-je fait de mal ? J’avais à peine 5 ans, mais à cet âge, on commence déjà à se rendre compte que des choses ne sont pas…normales. Et la cruauté de la vie n’attend pas que l’on soit en âge de l’accepter pour venir nous gifler de plein fouet.


Pourquoi n’avais-je pas le droit de veiller avec eux, de danser au bruit des flutes et des tambourins comme les autres ? A la place, on m’envoyait dormir sur une paillasse certes ni trop sale ni trop malodorante. Mais croire que j’allais y faire de doux et beaux rêve n’était qu’illusions, car je les entendais, chantant et riant autour d’un feu succinct. Mais je crois que le plus dur, ce fut lorsqu’on fêta le huitième printemps d’une gitane émaciée. Même si le repas fut à peine nutritif, elle avait eu droit à une petite réception. Durant quelques heures, toute l’attention ne s’était portée que sur elle, tous n’eurent d’yeux que pour cette petite brune qui n’était rien qu’autre qu’une sale peste ! Elle avait eu droit à son moment de gloire, alors que moi sur ma paillasse, j’essayais de me souvenir. Avais-je eu le droit à cela ? M’avaient-ils regardé comme il la regardait elle ? S’étaient-ils inquiétés de mon état, de mes pensées, comme ils s’empressaient de satisfaire le moindre de ses caprices ? La réponse se fit violente dans mon esprit : non, pas une seule fois. Allais-je rester là, à me morfondre sans rien faire ? Accepter de vivre dans l’ombre, de n’être qu’une enfant sans nom, sans avenir ? Oh ca non, j’allais me battre pour mériter cette affection que j’étais en droit de demander. Et à l’époque, du haut de mes dix ans, je savais déjà comment faire.

Adolescence :

[b]« Tu as fais des progrès, mais tu es encore loin d’avoir le talent de Shana. »
« Des acrobaties tout justes bonnes à ramener quelques pièces, voilà ce que tu fais »
«Pourquoi tu continues ? Occupes toi plutôt de nous trouver à manger [/b]»

Ignorant les récriminations de ceux que j’appelais intérieurement mes pairs de fortunes, (ils n’étaient pas assez proches et protecteurs pour être considérés comme des frères) je continuais de danser à l’abri de leurs regards critiques et médisants. Oh je savais bien qu’ils avaient plus d’expériences que moi dans ce domaine, et que leur jugement était surement fondé, mais je ne pouvais me résoudre à les laisser me briser de la sorte. Je voulais devenir une des leur, avoir une place entière dans leur troupe, dans leur spectacle, et ne plus me cantonner dans ce rôle de ramasseuse de pièces qui me frustrait et me donnait l’impression ne n’être qu’une bonne a rien. Une bonne à rien. Un mot qui leur venait souvent à l’esprit, qui s’échappaient souvent de leurs lèvres épaisses et sèches, un mot qu’ils crachaient comme des serpents projetaient leur venin.
Mais j’avais appris, avec le temps à lire dans leurs regards, à entendre ce qu’ils n’osaient pas même penser. Et à en croire ce que je voyais dans leurs grands yeux sombres, miroirs de leurs émotions, je ne devais pas être si dépourvue de talent que cela. J’admets que mon corps d’adolescente de l’époque n’avait aucun attrait, que mes gestes et déhanchés n’étaient pas assez suggestifs pour permettre une quelques fascination, un quelconque envoutement, et d’ailleurs, même aujourd’hui, je ne suis pas la plus sensuelles des danseuses, Jai au moins l’honnêteté de le reconnaitre. Mais à l’époque, j’avais cette assurance, cette envie de vouloir bien faire, de progresser, de me dépasser, d’être…appréciée.

Alors oui j’ai continuais, fortifiant mon corps et le rendant plus souple et plus agile, au prix de nombreuses heures de travail, de douloureuses courbatures et blessures m’arrachant des larmes de frustration et de colère. C’était injuste ! Pourquoi devais-je travailler si dur, m’acharner à rendre mes muscles plus fins et mes mouvements plus fluides, alors que Shana évoluait avec grâce et légèreté, sans le moindre effort. Oui, j’étais jalouse. Maladivement jalouse d’elle. De sa grâce, de son talent, de ses formes naissantes, de ce désir qu’elle faisait naître dans le regard des hommes, d’être ainsi mise en valeur aux yeux de tous, par tous, alors que moi, moi, je n’étais qu’indifférence et médiocrité. Du moins, jusqu’à ce que je le rencontre. Lui, le seul pour qui, pour la première fois, j’utilisais le mot ami.

__

Pour une fois, j’avais effectuais mes corvées sans trop rechigner. J’avais vite compris que moins je râlerais, moins je parlerais, mieux je m’en porterai. Et je dois avouer qu’ils n’étaient pas de si mauvais bougres que cela, pas une seule fois ils n’avaient osés lever la main sur moi. Ils n’avaient pas besoin de cela, leurs paroles étaient suffisamment terrifiantes et blessantes.
Donc, j’avais enfin eut le droit à un peu de repos, quelques heures rien qu’à moi. Mais une cheville me tiraillait, libérait des décharges de douleurs dans toute ma jambe dès que je m’appuyais un peu trop sur elle. Je dus faire une croix sur mon entrainement, ce qui sur le moment me désola. Mais aujourd’hui, je pense qu’il s’agissait là d’une bénédiction, d’un de ses coups du sort qui vous fait comprendre que rien n’arrive jamais par hasard.

Refusant de rester cloitrée avec mes pairs de fortunes, j’avais rejoint une place, attirée par les exclamations des badauds. Me dressant sur un pied, l’autre restant en l’air, m’assurant un équilibre précaire, je tentais de regarder par-dessus des épaules plus élevées que la tête d’une gamine de quinze ans. Ce ne fut donc pas sans mal que j’aperçu le pourquoi de cet attroupement, et lorsque je le vis, je me laissai retomber sur la plante des pieds. Je n’eux même pas la présence d’esprit de crier, ni même de grimacer sous l’afflux de douleur provenant de ma cheville blessée. Ce que je venais de voir m’avais tout bonnement…bouleversée ! Refusant d’en rester là, je décidais de m’avançais davantage, jouant de mon faible gabarit pour me frayer un chemin à coups de coudes et d’écrabouillage d’orteils pour regagner les premiers rangs de spectateurs. Alors je le vis.

La torse à peine couvert par l’un de ces gilets sans manches qu’il est impossible de fermé, portant un pantalon rayé bouffant, l’homme à la peau tannée ne pouvait qu’attirer l’attention de tous. Son visage taillé à la serpe, une cicatrice lui barrant un œil, et le corps couverts d’affreuses brulures, il n’avait pourtant rien de séduisant. L’aurais-je croisé un soir dans une sombre ruelle, que j’aurais pris mes jambes à mon cou, persuadé qu’il s’agissait d’un vil truand tueur d’enfants ! Et pourtant, à l’observer là, le corps couvert de sueur, moi, je le trouvais magnifique et envoutant. Mais ce qui m’avais surtout fascinait, c’est avec qu’elle agilité et maitrise il créait ses flammes, les faisant s’élever vers le ciel, en soufflant le liquide sur son bâton enflammé. Par quel effort de volonté réussissait-il à maintenir la flamme active, alors que son visage dégoulinait littéralement de sueur. Tout semblait si facile, si banale pour lui. Langue de Feu. Voilà comment il s’appelait.
Tous les jours à la même heure, il était là, magistral sur la place, et moi, je le regardais, hypnotisée par les flammes qu’il projetait, et affolée par ce brasier qu’il faisait naître en moi. Au moindre moment de répits, mon esprit divagué et regagnait cette place, m’envoyant en plein figure des images du cracheur de feu. A peine fermais-je les yeux, que des rêves mêlant danse et flammes m’envahissaient, m’envoutait, me torturait.

__

L’homme à la peau tannée et partiellement brûlée éclata de rire. Un rire franc, qui étrangement, ne me dérangeant pas et me fis plutôt sourire. Au moins, il ne se moquait pas de moi.
« Tu es bien trop jolie petite pour t’abîmer le visage ! Laisse cela aux hommes qui ont de l’âge et qui n’ont plus rien à attendre d’autre de la vie qu’un peu de pain, d’eau et quelques pièces»

« Moi je n’attends rien d’autres qu’un regard. Qu’il soit admiratif ou non. Je veux juste un regard. »

Je lui répondis aussitôt, sans réfléchir alors que mes yeux commençaient à me piquer, que je sentais mon cœur s’emballer, craignant un refus de sa part. Mais il sembla plutôt amusé, et croisa les bras sur son torse solide. Je pus alors me rendre compte que ses biceps devaient bien faire la taille de mes cuisses. Un constat qui m’inquiéta.

« Et pourquoi tu ne te contenterais pas tout simplement de danser hein ? »

« Parce que je refuse de me contentais de la médiocrité. »

Je ne sus si ce fut l’aplomb avec lequel je lui répondis, où se ton déterminé qui fit naître cette étincelle dans son grand regard noir. Je ne sus si c’était de la fierté ou de la surprise qui le fit sourire. Mais une chose était sure, je venais de marque un point. Le premier, peut-être le plus important.

« Et pourquoi accepterais-je de te prendre avec moi ? De t’enseigner mon savoir ? »

La question était claire. Si je répondais mal, je pouvais dire adieux à mes bonnes résolutions. Après tout le mal que je m’étais donné pour réussir à l’approcher, à lui parler sans qu’il ne me prenne pour une de ces mendiantes ou de ces filles de joies, prêtent à tout pour le délester d’une partie de sa bourse, bien souvent légère, je n’avais pas le droit à l’erreur. Il me fallait trouver la bonne formule, le bon ton, les bons mots pour lui expliquer ce que tout mon être ressentait, ce qui se passait à l’intérieur de mon corps.

« Je ne me sens moi-même que lorsque je perçois la chaleur du feu sur ma peau, que lorsqu’il tend vers moi ses bras brûlants. Rien ne m’émerveille plus que de voir des flammes s’élever vers le ciel, éclairant la nuit et criant au monde leur beauté et leur danger »

Langue de Feu m’écouta sans m’interrompre, sans rire, n’esquissant pas le moindre geste. Il attendit patiemment que je retrouve mon souffle, alors que je ne m’étais pas rendu compte de mon essoufflement, causé par la passion avec laquelle je m’étais exprimée. Quand enfin, je clignais des yeux, une larme en coula, laissant la preuve de son passage sur mon visage sale. Et c’est apaisée, la respiration lente et légère que Langue de Feu me donna sa réponse, nouant un foulard de satin noir à mon cou.

Jusqu’à nos jours :

Pendant une année, je fus à son service, n’ayant pour tâche que de l’observer, de comprendre, d’apprendre. Une année passée à le suivre, à le voir se produire, à préparer son matériel, à ramasser son maigre butin. Une année pour me tester, pour faire émerger mes motivations et me rendre plus déterminée que jamais.

Pendant une année encore il m’apprit tout ce qu’il savait sur son art, sa passion, ses amantes comme il aimait les appeler. Une année durant lesquelles je l’écoutais, envoutée, comme s’il prêchait la Sainte Bible à un nouveau converti. Sauf que j’étais déjà totalement dévouée et Langue de Feu le compris rapidement. Alors les rôles s’inversèrent : de spectatrice je devenais une apprentie sans cesse critiquée. Et mon grand gitan n’avait pas sa langue dans la poche. Il trouvait toujours quelque chose à redire.

« C’est une flamme de petite fille »
« Elle ne tiendra pas longtemps, et elle s’éteindra au moindre mouvement»
« Ne met pas ton visage si prêt ! Tu vas te défigurer ! »
« Plus souples les bras » « Plus vite les rubans » « Plus haute la jambe »
« C’est qui le bâton ? Toi ou cette chose dans tes mains ?! »


Mais jamais ces remarques, ces conseils n’étaient gratuits. Quoiqu’il me dise je savais pertinemment qu’il le disait pour me faire progresser, pour me pousser au-delà de mes limites, pour me rendre plus efficace, et cacher mon manque de souplesse et de sensualité derrière des parades ingénieuses.

« Merci »

Ce fut le sol mot que je lui dis, le seul qui valait la peine d’être prononcé quand enfin un jour, il gratifia mon travail par la plus belle des récompenses : l’accompagner dans ses numéros. Que de joie et de fierté j’ai pu ressentir quand ensemble nous jouions de ses flammes nous environnant. Mais que de responsabilité et de pression aussi, car une erreur de ma part pouvait causer notre perte à tous deux.

__

« Tu peux partir. »

Retenant mes larmes, je m’accrochais désespérément à son gilet délavé. Non, il ne pouvait pas me rejeter de la sorte. Pas après toutes ces années ! Quelle erreur irrévocable avais-je bien pu commettre pour qu’il se décide à se débarrasser de moi ?! Levant vers mon visage de chien qui tente tout pour ne pas être abandonné,

« Mais… Mais…tu m’avais dis sept ans…il me reste encore une année. »

« Ma décision est prise. »

« Non ! Non ! Tu me dois cette année Langue de Feu ! Tu m’avais promis ! Tu… Tu ne peux pas m’abandonner comme ca ! Je ne veux pas partir ! Je travaillerais plus dur ! Je serais plus agile, plus rapide ! Je ferais tout ce que tu me diras ! J’ai encore tant à apprendre. Je t’en prie… Je t’en supplie. »

Mes cris devinrent murmures, mes larmes d’abord timides éclatèrent en torrents de douleurs et de tristesse. Comment pouvait-il me faire çà à moi ?! Les hommes n’avaient-ils donc aucune parole ? Etais-je destinée à être sans cesse abandonnée ? Lentement, il me caressa les cheveux, comme l’aurait fait un père pour calmer son enfant, apaiser ses tourments. Ce fut la seule fois où il eut cette attention envers moi.

« Mais Satine, je n’ai plus rien à t’apprendre. Va ma belle, va et obtient cette reconnaissance que tu veux tant. Mais sache que tu as déjà toute la mienne. »

Cette révélation eut pour moi un gout amer. Cela aurait du me ravir, me rendre fière mais j’en étais cruellement meurtrie. Et aujourd’hui, en y repensant, il n’est pas rare qu’une larme vienne perler au coin de mes yeux. Une larme de tristesse…et de profonde gratitude.

Car si vous aujourd’hui je découvre la cour des miracles, attirée par toutes ces rumeurs à son sujet, c’est bien à Langue de Feu que je le dois. Si aujourd’hui j’arrive à mêler danse et maitrise du feu, c’est uniquement grâce aux exigences de cet homme. Cet homme que je n’ai jamais revu, et ne reverrais surement jamais d’ailleurs. Quoique, il parait qu’il ne faut jamais dire « jamais ».


Objectifs et possibles évolutions :

Arrivée tout récemment à la cour des miracles, Satine, pleine de rêves et d’ambitions espère pouvoir s’élever un peu plus haut que son statut actuel, à sa voir, une pauvre fille des rues, et cela grâce à son travail acharné. Car oui, elle aimerait avoir un public plus attentionné et intéressé que celui devant lequel elle se donne en spectacle sur ses places grouillantes de gueux et d’affamés.
Oui, elle rêve un jour de se produire devant un public plus critique, qui riche, plus noble…et pourquoi ne pas devenir une des grandes artistes du moment, que tous voudraient pour animer leur soirée. Voir son talent reconnu, son travail enfin payer, et quitter cette misère qu’elle estime ne pas mériter.


Hors Jeu


Pseudo : l-satine-l
Autres personnages : Je vais d’abord commencer avec un hein ! lol
Comment avez-vous connu ce forum ?: par hasard ^^
Une suggestion : heuuu non.


Dernière édition par Satine le Lun 21 Déc - 20:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Satine   Satine EmptyLun 21 Déc - 20:00

Une fiche intéressante,agréable à lire.

Plus qu'un détail: Il faut malheuresement choisir entre bohème et royaliste. Royaliste signifie être loyal à au Gitan qui "dirige" la Cour des Miracles. Toute la Cour des Miracles? Eh non, il n'y a que les Va-nus-pieds (<=> Bohème) qui vivent réellement sans loi. Vu ton positionnement, je dirais que tu rentrerais dans la catégorie "Bohème" Wink
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MessageSujet: Re: Satine   Satine EmptyLun 21 Déc - 20:41

Bonsoir Satine =)
Ton avatar est-il une photo ? Si oui, il va falloir en changer ^_^
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MessageSujet: Re: Satine   Satine EmptyLun 21 Déc - 20:41

Ok je change ca..
Mais.. je dois déposer de nouveau le psot en entier ou par grand miracle.. il y a possibilité de changer uniquement la partie génante? Oui je sais.. je crois que je rêve un peu moi aussi.
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MessageSujet: Re: Satine   Satine EmptyLun 21 Déc - 20:49

Eh bien, en appuyant sur le bouton "éditer" en haut de ton premier message, tu pourras changer uniquement le passage qu'il convient de modifier ^^
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MessageSujet: Re: Satine   Satine EmptyLun 21 Déc - 20:57

Hum... j'ai rien dit. Mais j'ai une bonne excuse!!
Il parait que les blondes sont toujours plus longues à la détente pour ne pas dire c****


Voilà c'est changé.
Merci de votre pitié ^^
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MessageSujet: Re: Satine   Satine EmptyLun 21 Déc - 20:59

La pitié, ce serait de ne pas te valider. Twisted Evil

Bien, trouve toi un avatar qui ne soit pas photographique, aux normes (il y a de l'aide pour ca du côté du flood)

Je n'ai plus qu'à te souhaiter la bienvenue, dans le rp comme dans le flood, et toussaaaa

FICHE VALIDEE


Dernière édition par Cardinal de Therould le Lun 21 Déc - 22:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Satine   Satine EmptyLun 21 Déc - 21:20

Attention, la fiche ne peut être complètement validée sans un avatar "non photo" qui convient ^^
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MessageSujet: Re: Satine   Satine EmptyLun 21 Déc - 22:18

Oh m*** je m'en souviendrai la prochaine fois Very Happy
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MessageSujet: Re: Satine   Satine Empty

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