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 Docteur Lazzaro Becchino

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Docteur Becchino
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Docteur Becchino



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Rang: Va Nu Pied
Profession: Alchimiste - Médecin
Parti (pour les Miséreux): Royaliste
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MessageSujet: Docteur Lazzaro Becchino   Docteur Lazzaro Becchino EmptyMar 16 Juin - 13:17

Identité


Nom : Becchino
Prénom(s) : Lazzaro
Sobriquet : Le Docteur, le Corbeau, le Croque-Mort
Âge : 47
Origine : Florence, Italie
Rang : Va-Nu-Pied
Profession : Alchimiste
Parti : Royaliste

Physique


Yeux : Un regard franc et direct, il scrute toujours son interlocuteur comme si il cherchait à le disséquer ou à lire ses pensées. Ses deux yeux en amande sont gris, d'un gris profond et intense, aussi intrigant que froid.

Cheveux : Longs, blancs et filasses, il a pour coutume de les attacher en catogan, quand ils ne sont pas couverts par la cagoule et l'ample chapeau de son costume.

Taille/Poids : C'est un homme de haute taille, surtout pour l'époque, qui a les épaules larges et le corps noueux mais qui n'en demeure pas moins maigre. Il est élancé, économe en gestes (qui se veulent toujours précis) et donne fréquemment l'impression d'être une statue immobile.

Description physique : Lazzaro est une ombre. Une grande ombre costumée qui n'inspire pas la confiance. Et pour cause : il arbore un grand masque à bec, propre aux médecins de la peste, et le sombre costume qui va de pair. Un long manteau de toile noire, ample et épais, ainsi qu'un chapeau à larges bords. Ce triste ensemble lui fabrique une silhouette peu séduisante, agrémentée d'une voix brisée, caverneuse, et d'une taille respectable. Une canne ouvragée, qui lui sert aussi de baguette, et une imposante valise viennent compléter le personnage. Il est rarement vêtu différemment, même lorsqu'il n'officie pas, mais, une fois retiré, son masque révèle un visage marmoréen, glacé, aux traits fins et anguleux. Quelque chose dans ce faciès traduit son tourment et sa folie. Quelque chose, aussi, traduit les vestiges d'une beauté perdue, sans doute partie avec les passions que son coeur abritait autrefois.

Particularités : Il boîte. Il boîte ou fait semblant de boîter, on ne sait pas très bien. Car certains prétendent l'avoir déjà vu marcher sans difficulté, tout à fait naturellement...

Signe distinctif : Aucun, si ce n'est ses habitudes vestimentaires.

Mental


Qualités : Lazzaro est extrêmement rigoureux dans tout ce qu'il entreprend, et c'est en partie ce qui lui doit d'être encore en vie à l'heure actuelle. Ordonné, attentif, lent et minutieux, il n'y a pas de place pour le désordre et l'étourderie dans son petit univers, composé d'incessants rituels et d'intrigantes cérémonies. Il est très habile de ses dix doigts et possède une mémoire de fer, ce qui lui permet bien souvent de composer sans avoir recours à ses notes.

Défauts : C'est un homme déchiré, dans tous les sens du terme, qui se sent trahi et floué par le Tout-Puissant et ses insidieuses manoeuvres. Encore aujourd'hui, il reste convaincu que sa destinée aurait dû être grandiose, et non brisée dans les revers de l'Histoire. Loin de se morfondre dans son amertume, il cherche à inverser la vapeur en défiant Dieu sur le terrain de la vie et de la mort, dont il compte bien percer les secrets. Et pour cela, il est prêt à tout...

Goûts, intérêts, passions : La vie et la mort, tout ce qu'il y a entre, avant et après. Il est passionné par l'anatomie humaine, sa structure et son fonctionnement, ses faiblesses et ses forces. Il veut en dévoiler tous les secrets pour découvrir un jour l'immortalité, la résurrection et la nature de l'âme. Tous ses autres centres d'intérêts découlent directement de celui-ci. Les fléaux que sont les maladies, les plantes qui permettent de guérir ou de tuer, l'alchimie complexe des mélanges et des transformations, la place de l'Homme dans l'univers et face au Tout-Puissant... C'est un homme cultivé, éduqué, qui aime lire, autant les derniers ouvrages de ses pairs scientifiques que de la grande poésie.

Particularités : Aucune
Signe Distinctif : Aucun


Dernière édition par Docteur Becchino le Mar 16 Juin - 13:44, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Docteur Lazzaro Becchino   Docteur Lazzaro Becchino EmptyMar 16 Juin - 14:04

Ah oui, tiens, bête que je suis, je n'avais même pas pensé à cette option Laughing
Enfin ça reste très long, donc j'espère que vous ne m'en voudrez pas trop... -_-'

Historique


Famille : "Mon père était un homme de transition, entre les vieux modèles du siècle passé et les nouveaux hommes du futur. Symbole d'une grande bourgeoisie savante bénéficiant depuis toujours de la confortable protection et des faveurs des Médicis, il oeuvra l'essentiel de sa vie en tant que trésorier et comptable au service du Grand Duc de Toscane, sous Francesco tout d'abord, sous Ferdinand 1er ensuite et sous Cosimo II enfin. Il était, je le crois, un exemple de droiture et d'honnêteté, ce qui lui valut bien souvent de cultiver la haine et le mépris de certains ministres et de nombreux courtisans, connus pour leurs manières peu reluisantes au sein d'une cour corrompue. C'était un idéaliste, amoureux des lettres, lisant et relisant Dante, Boccace, Pétrarque, et un passionné des sciences. Religieux mais critique, traditionaliste mais ouvert, entièrement dévoué à sa tâche au point de délaisser sa famille. Il cachait dans les heures éprouvantes de son office l'infinie tristesse d'un veuf à jamais éploré et bien que portant un amour sincère à ses enfants, leur préférait les chiffres et le duché. De mon frère néanmoins il s'occupait raisonnablement, le sachant un jour héritier de la charge et de la famille, aîné de notre fraterie et bel enfant à l'esprit vif. Je venais en second, destiné aux sciences qu'il admirait tant. Ma soeur, la pauvre, dernière des dernières, ne bénéficiait d'aucune de ses attentions. Il est fort à parier que notre père, malgré ses efforts, ne pouvait voir en elle autre chose que l'enfant né du drame.

Enfance : Il n'y a guère de choses que je retiens de mon enfance. J'en ai quelques heureux souvenirs, des souvenirs confus et colorés, et la sensation concrète d'un ennui véritable. L'apprentissage privé, long et silencieux de mes vieux précepteurs, les jeux bruyants des gloires enfantines bâties à grands coups de chimères ainsi que, je dois bien en convenir, un sadisme prononcé pour les choses sans défense : ma petite soeur et les animaux en tout genre. Je me rappelle aussi, assez distinctement, notre belle villa et ses hauts jardins, ses décors somptueux et ses brillantes richesses qui meublaient des murs et des couloirs vides de toute vie. Nos domestiques étaient des fantômes et nous n'étions guère plus que de petites ombres vives, bien solitaires.

Adolescence : C'est peut-être là que tout se joue. C'est en tout cas là que j'ai fait ma première rencontre avec la Mort et ses miasmes menaçants. Mon frère et moi étions de jeunes garçons plutôt fiers et résistants, mais notre soeur souffrait de faiblesses chroniques qu'un hiver rigoureux transforma en funeste présage. Je ne saurais dire comment cela se passa précisément, ni même de quel mal elle était atteinte, mais je me souviens distinctement de sa folie, de ses pleurs et de ses gémissements. Je me souviens de ses douleurs qui mortifiaient son corps et transformaient son visage en un masque grimaçant. Je me souviens avoir souhaité dans le même temps une chose et son contraire : être à sa place et ne pas y être. Mais ce dont je me souviens surtout c'est son abandon et, finalement, son décès après plusieurs mois d'accablements à son chevet.

C'est peut-être la seule chose tangible à laquelle je raccroche mon adolescence aujourd'hui. Avec, sans doute, les maladresses de notre père, cherchant en vain à nous préserver de ce traumatisme alors que lui-même en était plus épris qu'il le croyait.


Jusqu'à nos jours :
Pour ainsi dire, mon adolescence s'achève précisément là où elle débute. Comme mon père, je fuyais le malheur dans le travail. Je commençais à traiter mes études avec le plus grand sérieux, à la satisfaction de mes précepteurs. Mes lectures, néanmoins, se composaient essentiellement de poésie et de littérature. Je voulais oublier, certes, mais une partie de moi-même cherchait dans cette évasion une solution aux questions existentielles que j'en étais venu à me poser avec la mort de ma soeur. Et la plume - pas la mienne, celles des autres – allait nourrir mon obsession. Je voyais dans l'errance infernale de la Divine Comédie s'ouvrir des abysses de vraisemblances, dans la Mythe d'Orphée une invitation tragique à chercher l'impossible, dans les résurrections de la Bible - dont celle de Lazare à qui je devais mon prénom providentiel - autant d'exhortations à provoquer des miracles. Ces textes, entre autre, devenaient pour mon jeune esprit fertile d'intimes vérités qu'il me fallait poursuivre dans le but de les rendre réels. La littérature m'avait livré des signes, une voie à suivre, que la science concrétiserait. J'en étais convaincu.

Je m'initiais donc aux arcanes des mathématiques et de l'algèbre (en quoi je n'étais pas bon), de la physique et de l'astronomie (glissant quelque fois vers l'astrologie et, timidement, vers la philosophie), de l'alchimie et des sciences naturelles (qui, déjà, surpassaient tous les autres domaines en terme d'intérêt, à mes yeux). J'étais encore jeune et n'abordais pas de plein pied ces complexes disciplines. Mais je commençais ce qui, déjà, allait être l'oeuvre de ma vie. Quand, en 1622, je rentrais à l'Université de Florence pour y étudier la médecine, alors âgé de 19 ans, je possédais des bases solides que je comptais exploiter au mieux. Je dois dire aujourd'hui que mes années là-bas sont peut-être les plus beaux instants de mon existence, par les sensations que ma mémoire leur associe. Curiosité intellectuelle, exaltation, plaisir d'apprendre et de découvrir, conscience d'accéder à un degré de savoir supérieur... Sous la houlette des maîtres et en compagnie de mes confrères, j'étudiais les Anciens, Hippocrate, Aristote et Galien en tête, mais je découvrais également de Vinci, Paraclese, Fernel, Estienne, Valentin, Ambroise Paré et Cesare Magati. J'échangeais quelques temps avec Giovanni Borelli et les années passant, découvrit les travaux de Aselli et de Harvey.

Dans le monde tourbillonnant d'une science en révolution, je n'étais qu'un pion, un élément moindre, malgré mes compétences respectables et mes connaissances encyclopédiques. Nous ne savions pas toujours où nous placer, dans les querelles entre l'Eglise et l'Université, mais il nous arrivait fréquemment de pratiquer des dissections sous la sage vigilance de nos professeurs et de nos guides, quelquefois même des vivisections sur des animaux mourants. Malgré le morbide évident de ces situations ambigües, de ces « leçons d'anatomie », je garde de tout cela de prodigieux souvenirs; la complexité du corps se dévoilant devant nous dans toute sa splendeur. Nous apprenions à mesure égale pratique et théorie. J'ai eu pour cela la chance de bénéficier de maîtres ouverts, intelligents et en avance sur leur époque. Et la part la plus mystique de mon âme entrevoyait déjà le dessin de ses plans futurs... Mais le temps de l'innocence ne perdure pas et mon baptême du feu arriva un peu trop vite. En 1630, une vague de peste étreignit le Nord de l'Italie, et Venise en particulier.

Nous partîmes quelques uns, là-bas, bien décidés à mettre en pratique ce que nos années universitaires nous avaient enseignées. Et bien décidés, surtout, à sauver le plus de vies possibles. Je le sais maintenant, je n'étais pas préparé à cela. Qui le pourrait ? La Mort, pour ainsi dire, rampait fiévreusement dans les rues de la glorieuse République et nous étions une poignée, spectres désincarnés aux allures de corbeaux, à traiter comme nous le pouvions les malades par dizaines. Peine perdue. La peste, seule, décide de son départ et de son arrivée. Quelques mois après, perdu sous le choc de cette rencontre avec l'horreur, je rentrais à Florence à jamais changer, en deuil de mes collègues contaminés et des vies perdues. J'avais laissé derrière moi, dans la Cité des Doges, la face sensible de mon coeur. Point d'excès dans cette simple métaphore. J'ignore aujourd'hui ce qu'est le dégoût et, plus grave encore, les gens ne sont plus pour moi que des corps en sursis. Et pourtant, quelque part, cette expérience avait déclenché un autre processus fatal à mon âme. Celui de la fascination...

A mon reniement de Dieu, pour qui ne j'éprouvais plus que du mépris, s'ajoutait un double et profond revirement scientifique et occulte. Si il y avait bien des esprits et des forces derrière ce mal, il devenait indispensable de les connaître pour les contrer, et la science en était le remède absolu. Outre mon éternelle quête de perfectionnement, je consacrais près de 10 années suivantes à me procurer des ouvrages de valeurs variables, souvent interdits par l'Eglise, consacrés à des recettes douteuses d'apothicaires peu regardants, à d'anciens savoirs thaumaturgiques oubliés et à des traités ésotériques plus ou moins fantasques. Cette idée, c'était mon penchant mystique qui me l'avait soufflé, et les conseils d'un vieil ami Français. A ma grande surprise, je trouvais quelquefois mon bonheur au milieu d'un chaos nébuleux de niaiseries fantaisistes. Les décoctions préconisées par de vieux alchimistes du Moyen-Âge et les élixirs de sorcières s'avéraient de temps à autres plus efficaces que prévus. Cela faisait rarement avancer mes recherches fondamentales sur le mécanisme de la vie mais je découvrais par contre, avec une certaine ardeur malsaine, les mécanismes de la mort. Les poisons révélaient leurs secrets les plus lâches et me menaient sur des voies troubles où, impardonnable, j'excellais pourtant...

Les poisons, un fond de commerce remarquable pour un médecin ambitieux. Alors que le règne de Florence s'amenuisait dans la région et dans le monde, que l'influence du Grand Duc dans son propre fief périclitait, la cour s'adonnait à certaines joyeusetés utiles à mon cabinet. Par l'entre-mise de mon frère (notre défunt père ayant succombé lors de mon périple vénitien) et de ma petite réputation, je m' étais établi en ville avec un certain cachet de départ, autant financier que moral. Je m'étais bien vite acquoquiné avec des notables et des courtisans. Et dans l'ombre, quand il ne s'agissait pas de les guérir de leurs petits ou gros tourments par les voies conventionnelles, je leur vendais des remèdes à l'ancienne et des lotions « magiques ». Des poisons, aussi, pour les plus vils d'entre eux (mais cette clientèle là, dois-je préciser, était généralement étrangère à la cité).

L'essentiel de mes finances, tous les jours un peu plus larges, passait dans le trafic de corps, que les récupérateurs me faisaient payer des fortunes, m'associant à leur triste négoce en me baptisant « Becchino », le Croque-Mort. Nom que j'ai gardé depuis. L'autre partie, bien sûr, me faisait vivre moi et l'achat de mes livres. Achat qui, bien souvent, consistait à payer un voleur pour fouiller les bibliothèques d'érudits spécialistes et de collectionneurs.

Ce séjour confortable ne pouvait durer éternellement, bien sûr. Mais il y a les bonnes et les mauvaises fins. La mienne n'appartient pas à la première catégorie. Le Tout-Puissant, capricieux et vindicatif, me fit payer mes discutables manières de la plus amère des façons. Au printemps de l'an 1641, j'enterrais mon frère, mort dans d'étranges conditions. De maladie, d'indigestion, on ne savait pas très bien. Or, lorsqu'on ne savait pas très bien, cela signifiait que moi, je savais. Il était mort empoisonné et j'avais été l'instrument de cette mort. J'avais fabriqué son mal, je l'avais vendu et maintenant, j'en payais le tribut. Le message était clair : je devais cesser mes exactions et mon pacte avec le Diable. Je n'en fis rien. Plier devant ce dieu sadique m'horripilait, lui qui contemplait le malheur des hommes sans sourciller.

Il m'avait enlevé ma soeur, puis mon frère (je passe sur ma mère et mon père, dont les morts ne me semblent ni folles ni injustes) et cherchais désormais à me soumettre. J'abandonnais mon nom et quittais l'Italie, terre à jamais maudite, prétendue bénie du Saint-Esprit. Je rejoignais sans tarder Paris, où vivait cet ami dont j'ai déjà évoqué l'influence. Il est utile de préciser, à propos de cet individu, qu'il était un peu fou et ses projets démesurés. Mais surtout, qu'il avait subi une déchéance en certains points semblables à la mienne. De physicien et astronome relativement reconnu à la situation confortable (il avait ses accès à la cour de France) il avait sombré dans une grande pauvreté suite à une tortueuse affaire. De la famille dont il avait été le doyen respecté il ne restait désormais qu'un neveu en bas âge, triste garçon miraculé. Je ne retrouvais mon ancien compagnon qu'au prix de nombreux efforts, non sans difficultés, dans les bas quartiers de Paris. Dans un étrange endroit dont on murmurait le nom avec crainte et fascination : la Cour des Miracles.
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MessageSujet: Re: Docteur Lazzaro Becchino   Docteur Lazzaro Becchino EmptyMar 16 Juin - 14:08

2nde partie ! Very Happy

Il vivait là-bas de ces trouvailles au sein d'une corporation pour le moins étrange, nommé à tort ou à raison « les Alchimistes ». N'ayant nul endroit où aller dans un royaume qui m'était inconnu, je m'introduisis dans la place sous son patronage, ignorant encore dans quel Enfer je m'étais fourré. Et à ma propre stupéfaction, je m'habituais à l'endroit et m'adaptais fort vite. Peut-être Dieu avait-il raison ? J'étais fait pour grandir dans la lie de son monde. Les médecins compétents ne couraient pas les rues et je vivais de trocs, de mieux en mieux établi dans ce bourbier malsain. Bourbier malsain certes, mais qui avait ses propres lois et sa propre politique, je le compris rapidement. L'idée de commencer une nouvelle vie ici m'était de moins en moins déplaisante. J'y voyais une nouvelle Terre Promise. L'endroit parfait pour y mener mes projets. Je pouvais travailler à mes recherches sans être déranger ou mal vue, je pouvais même faire fortune, à l'échelle de ce microcosme passionnant.

Le coeur de mon entreprise consistait à se rendre indispensable. Et je le pouvais, même avec mes maigres moyens. Il fallait pour cela jouer les deux cartes que j'avais à mon actif. La vie d'un côté et la mort de l'autre. Je démarchais auprès des plus démunis, les soignais contre un rien, quelquefois gratuitement, et mon compatriote déjà bien placé me présentait quelques courtisans auprès desquels je proposais mes services les plus aboutis en matière d'alchimie. Je leur prouvais aussi, à l'occasion, mes réelles compétences en matière de médecine. Les années aidant, l'ambition et l'énergie de mon côté, la chance aussi, peut-être, je me fabriquais une certaine réputation, ambiguë de surcroît. Ce qui renforçait mon aura. Et dans un monde de mystères, de chuchotements et de secrets, l'aura est indispensable. Elle vous élève ou vous brise, quelquefois les deux en même temps ou l'une après l'autre (et pas toujours dans le sens qu'on croit). Quoiqu'il arrive, elle vous définit. Sur ce simple concept mais surtout sur les réseaux que je développais patiemment avec mes rares alliés, laissant de côté mes études pour favoriser la politique, j'arrivais finalement dans une impasse où il me fallait faire un choix. J'étais devenu incontournable dans mon domaine. J'avais gagné suffisamment d'influence, en oeuvrant auprès des plus pauvres et en commerçant avec les plus riches (les nobles, comme je l'avais appris dans ma précédente existence, ont toujours besoin d'un petit poison bien comme il faut), pour me permettre de viser l'Ouroboros.

Encore fallait-il être suffisamment subtil pour le désengager de la partie sans trop de dégâts. Afin de me préserver d'éventuelles retombées, immédiates ou futures, je plaçais mon vieil ami Français au centre de mon plan, lui faisant miroiter des folies. La folie consistait à lui faire sérieusement considérer la place qu'en vérité, JE désirais. D'avance, je savais qu'il n'y survivrait pas. Je passais près d'un an à lui monter la tête jusqu'à ce qu'il se décide enfin à s'engager sur cette voie, l'épaulant dans ses choix, éminence grise, faux frère, traître infâme. Il fallait bien ça. Je partais du principe que cette trahison n'était qu'un moindre mal. Avec le pouvoir et ce qu'il impliquait, je pouvais plus aisément atteindre mes objectifs métaphysiques. Sa vie, aussi chère fut-elle, ne valait guère les mystères de l'immortalité ou de la résurrection. J'élaborais donc avec lui une machination des plus complexes pour faire tomber la tête du célèbre potentat.

Et je le dénonçais au dernier moment. Lui et « son » plan.

Ayant jusque là tissé ma toile dans l'ombre, je n'avais pas la réputation d'être un loup ambitieux mais plutôt un homme discret et sans histoires. Ce qui donnait en grande partie sa cohérence et sa force à mon alibi. Avec cette odieuse délation, j'attirais le regard de l'Ouroboros, à la fois suspicieux et reconnaissant. Je lui mentais, avec minutie et adresse, pour conforter le second sentiment plutôt que le premier et en venais à gagner sa confiance, pas à pas, lui rappelant sans insistance qu'il me devait la vie. Je lui garantissais mon allégeance la plus totale. Ma fine intelligence lui tint conseil pendant plus d'une année. C'est, quand je gagnais enfin son amitié, qu'il mourut dans un « accident » de laboratoire en mélangeant deux solutions quelque peu modifiées...

Je m'efforçais ensuite de calmer les rangs, d'assoir mon assise et d'écarter les opposants. Je me faisais un devoir de suivre les précieux commandements de Machiavel, associant le gant de velours à la poigne de fer. Ce qui ne va pas toujours de soi, appliqué à une caste d'illuminés...


Objectifs et possibles évolutions : J'ai depuis approché quelques « Grands » de la Cour. Je me suis fait le médecin personnel de deux des Conseillers du Roi et de nombre de personnalités de valeur. Mais celui que je veux atteindre, n'est autre que le Roi lui-même. Car si le principe du Droit Divin s'applique en ce royaume, alors nul doute qu'il est l'Elu du Diable ici bas. Et de celui-là j'attends quelque faveur pour dévoiler les vérités de la mort, de la vie, des humeurs et des maladies. Je travaille sans relâche et entends bien percer certains secrets d'ici là, avec ou sans son aide. Mais un jour, je le sais, il me faudra signer au bas du contrat. Et alors je serais prêt, à n'en point douter. "

PS : j'ai écris en partant du principe que Lazzaro avait accéder au rang d'Ouroboros, je modifierais si il s'avère que non, bien entendu !

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MessageSujet: Re: Docteur Lazzaro Becchino   Docteur Lazzaro Becchino EmptyMar 16 Juin - 19:46

Bonsoir Monsieur l'Ouroboros.
OUI, tu as bien lu, je pense qu'on serait totalement aveugle pour ne pas t'accorder ce rang prestigieux.

Ta fiche est excellente, et j'ai été prise dans ton histoire, le personnage est, en lui-même très intéressant ! Il a sa place toute faite dans la Cour, assurément.

Je pense qu'il est bon de te mettre en contact ou de ne pas oublier que tu devrais connaître :

  • La Poison : dont la fiche n'est pas encore terminée, qui est la vendeuse "officielle" de poisons dans la Cour des Miracles, et qui aura sans doute eu un lien avec toi (concurrence ?).
  • Barthèlme : Il est Barbier et Chirurgien des pauvres, je pense donc que de près ou de loin, vous avez joué sur le même terrain médical.


Il n'y a pas foule niveau Alchimiste, mais quand ils s'inscriront, je te conseille de prendre contact avec eux pour voir au mieux votre "relation".

Il ne me reste plus qu'à te demander de générer ta "feuille de personnage" dans ton profil, et tu pourras commencer le RP dès que tu le souhaites !
N'oublie pas les Top Sites, Tour de Jeu et Sawen, pour tes votes, ultra important pour nous permettre de continuer notre expansion =)

Bon jeu parmi nous, j'espère que tu t'y plairas Very Happy
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MessageSujet: Re: Docteur Lazzaro Becchino   Docteur Lazzaro Becchino EmptyMar 16 Juin - 20:15

Super, vais donc prendre contact avec Barthèlme et La Poison pour définir ça.
(Enfin je vais attendre pour La Poison, du coup)

En attendant, je vais aller lire ce qui se dit déjà sur les forums ^^
Et me préparer à RP !

M'y plais, déjà Smile
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